Aujourd’hui je suis allé voir (non sans peur) le sublimissime
John Carter au cinéma. Tout d’abord, pour la masturbation
intellectuelle de rigueur dans mes chroniques, il faut savoir que John
Carter n’est pas le nom du nouveau héros au regard de braise qui va
déjouer un complot planétaire, vaincre une armée avec un cure-dent ,
sauver le monde et emballer la blondasse à la fin avec juste un petit
mal de crâne le lendemain… Du moins, pas uniquement.
En effet, John Carter est à la base, un roman (« La Princesse de
Mars ») du très célèbre Edgar Rice Burroughs ! Comment ? Cela ne vous
dit rien ? Et si je vous dis La Légende de Tarzan ?
Et oui, John Carter est le premier volume paru en 1912 (oui oui) de
la « Trilogie de Mars », adaptée par la suite en comicbook puis
aujourd’hui en immense blockbuster.
Mais John Carter, ça n’est toujours pas que ça puisque, sous la coupe
de Disney, il est réalisé par le brillant Andrew Stanton auquel on doit
le très sincère Nemo et mon Disney actuel préféré : Wall-E !
Alors si je résume, roman fondateur de tous les récits iconiques de
notre inconscient collectif depuis Star Wars, réalisateur de talent, à
cela on peut ajouter casting monstrueux : Taylor Kitsch (venant tout
droit de la série Friday Night Lights dans rôle principal), Willem Dafoe
(le terrifiant bouffon vert dans spider man), Mark Strong
(l’énigmatique Lord Blackwood dans Sherlock Holmes), Dominic West (le
rebutant sénateur corrompu dans 300), Bryan Cranston (l’inénarrable père
de famille dans Malcolm in the Middle, que l’on a pu voir récemment
dans Drive et Contagion)… j’en passe et des meilleurs !
Mais alors pourquoi « non sans peur », tout simplement parce que ces
têtes à claque de costard-cravate de chez Disney (et oui ça existe même
chez mickey) n’ont rien compris une fois de plus à la nature et au sens
de l’œuvre qu’ils étaient censé distribuer (pour ne pas dire vendre) et
nous ont torché un bande annonce bien de chez eux qui nous fait penser à
un remake poissard et pompeux du très médiocre Star Wars II…
Et là c’est le drame puisque que le film est en train de se cracher
au Box-Office alors qu’il mérite ça place au panthéon des œuvres piliers
du cinéma de genre, et même du cinéma tout court !
Et voilà comment avec un bon lot de connards en costume Hugo Boss, on
passe à côté du film de la Décennie (et accessoirement, le plus gros
budget de Disney).
Alors recadrons un peu les choses car c’est dans le New York du
XIXème que commence cette histoire autour d’un John Carter, ancien
capitaine de cavalerie des armées de confédérés, traumatisé par
l’infamie de la guerre et la perte de sa famille dans des circonstances
jamais réellement dévoilé, jamais réellement pathos qui semble fuir des
hommes en noir lors d’une séquence montée à la perfection.
Carter va donc se retrouver, (par des moyens que je ne développerais
pas) sur une Mars fantasmée (comme elle l’était en cette fin du XIXème
siècle) au milieu de différentes peuplades aux rapports sociologique
plus qu’intéressants, dans une guerre qui n’est pas la sienne. (Figure
typique du héros/anti-héros qui hésite entre engagement et non
engagement afin par la suite, de se trouver une cause qu’il avait perdu,
comme on a pu le voir avec Avatar, Matrix et Han Solo de Star Wars)
Tout le monde va alors tenter de s’approprier sa capacité de terrien
(car densité oblige, sur Mars, John peut faire des bons de centaines de
mètres et se retrouve plus fort, plus rapide et plus résistant que sur
sa planète natale).
Mais au-delà de la thématique, c’est aussi tout cet univers qui, posé
en 1h30 de film, nous envahit et nous émerveille tant il ouvre des
portes, instaure des civilisations crédibles et créé des architectures
nuancées… On reconnait bien là le talent de Disney/Pixar qui par l’image
plus que par le dialogue, par l’évocation plus que par la désignation
va poser les codes d’un mythe puissamment fondateur d’un univers entier.
(On retiendra les Codes Sociaux des Tharks, peuple extraterrestre,
ultra subliminaux et qui pourtant font mouches là où les peuples de
Geonosis dans Star Wars II me faisait gerber d’indifférence).
Alors Putain de Bordel, qu’est-ce qu’on attend pour voir l’inverse
total du Blockbuster dont la seule motivation est de nous faire voir une
explosion toutes les dix minutes ? Un Space-Opera qui tient plus aux
Westerns de notre enfance qu’à la grosse bousasse intergalactique que
représente parfaitement Indiana Jones 4… Un film d’Héroïque Fantaisie
qui tient plus du Nibelungen que d'Eragon et toutes ces merdes pour
gamines pré-pubères…
C’est l’histoire et les personnages qui priment et qui font que tu
t’attaches enfin à une cause dans le cinéma d’aujourd’hui et c’est ce
qu’a très bien compris Stanton en créant un monde incroyable mais
crédible qu’il suffirait que Disney arrive à vendre pour que ce film
s’impose en premier opus d’une véritable Saga dantesque à faire jouir
tous les geek de la planète (Mars bien entendu).
Il y a eu Star Wars, il y a eu Le Seigneur Des Anneaux, il y a eu Matrix, il y a eu Avatar : il y a John Carter.
COUREZ-Y !
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