Vous
savez, je fais partie de ces gens un peu dérangés, un peu marginaux et un peu
fous qui n’excusent pas la médiocrité d’un film juste parce qu’il est en fait
moins mauvais qu’on pouvait s’y attendre. Surtout si ce film dépense des
millions en effet spéciaux et qu’il ne tient pas forcément la route narrativement…
Bon, le fait que j’aime maintenir un pseudo suspens sur le titre des
films dont je vais parler dans ma chronique alors qu’il est dévoilé au-dessus,
dans le titre vous permettra sans doute très légitimement de vous demander si j’ai un quelconque
sens de l’écriture narrative. Et je ne vous en voudrais pas de perdre espoir et
de vous en retourner lire les critiques cinéma du Figaro madame… Ou alors vous
pouvez vous dire que réussir à tacler le Figaro entre une et deux fois par
article sans passer pour un petit con (oui oui), c’est la preuve d’une science
de la narration au moins aussi importante qu'un Nolan non ?
Bref !
Quoiqu’il en soit, aujourd’hui je vous parle de l’une de ces nombreuses sagas
littéraires (prétendument pour ados) adapté dans un blockbuster gigantesque dont
les motivations artistiques ou commerciales(?) (et oui, c’est souvent
antinomique) transpirent à travers l’écran comme le parfum trop cher des
midinettes du métro parisien : J’ai nommé (roulement de tambour) HungerGames, Acte I.
Bon, on va expédier le cas de
Twilight tout de suite : ce sont des bouses irregardables qui ne
soutiennent pas deux secondes la comparaison avec Huger Games (malgré tout le
mal que je peux penser de ce film). Donc, que tous ceux qui osent ne serait-ce
que faire un petit rapprochement de rien du tout entre le renoncement
cinématographique total et le cynisme de Twilight et l’ambition, certes défaite
au bout de 20mn, mais ambition tout de même d’apporter au scénario bancal d’Hunger
Games, un semblant de crédibilité, sortent immédiatement de la salle.
VOILA.
Alors Hunger Games (Les Jeux de
la Faim), c’est tout d’abord l’adaptation du roman éponyme de Suzanne Collins, véritable
bestseller aux USA et donc évidement grosse production américaine qui cherche à
amortir les frais de ses investisseurs… (Quand je vous dis que la thune pourri
tout !)
Ensuite l’histoire : C’est l’exemple
parfait de la dystopie (« utopie négative » pour mon correcteur qui
ne reconnaît pas le mot) avec tout ce qu’elle a d’intéressant et de franchement
jouissif : Que l’on parle d’Half Life 2, de 1984 ou de Metropolis, l’utopie
négative comme mise en application des travers de notre système poussés à l’extrème
pour mieux les dénoncer a toujours été un sujet passionnant mais très difficile
à traiter.
Dans celle-ci, on est quelque
part au milieu des Etats Unis qui semblent avoir essuyé un guerre très rude ou
de lourdes catastrophes naturelles ce qui a permis à un pouvoir autoritaire de
s’imposer gouvernant d’une main de fer le pays divisé en 12 Districts dont
la plupart sont utilisés comme greniers ou carrières du pays tandis qu’une
minorité jouit de ses privilèges.
Un système injuste et tyrannique donc, qui a mené précédemment à une révolte des districts pauvres contre l’entité ville-district appelée : Le Capitole (on se souvient de ses cours d’histoire antique ça peut servir).
Un système injuste et tyrannique donc, qui a mené précédemment à une révolte des districts pauvres contre l’entité ville-district appelée : Le Capitole (on se souvient de ses cours d’histoire antique ça peut servir).
Le pouvoir ultra-policier ayant
remporté la victoire en écrasant la rébellion, et pour maintenir les perdants
dans un état de soumission, organise chaque année le tirage au sort d’un garçon
et d’une fille entre 12 et 18ans dans chaque district pour s’entretuer dans la
joie et la bonne humeur lors d’un grand jeu télévisé pour le plus grand plaisir
de la population du Capitole (et là on ressort son bouquin de mythologie grecque
et on relit le mythe de Thésée).
Le concept est plutôt affriolant
non ? Il faut savoir que je suis très client des films d’anticipation, que
je ne connaissais pas le réalisateur (donc aucun apriori de ce point de vue-là),
et que je n’ai lu aucun des trois livres de la saga Hunger Games.
Et là le problème c’est que je
veux bien être de la mauvaise foi la plus crasse lorsqu’il s’agit de défendre
un film, pas parfait mais qui m’a complètement retourné, autant là, après 10mn
de film, la dure réalité m’a rattrapé comme une ex un soir de Saint Valentin.
Alors oui, le film n’est pas une
hérésie mais tout de même pour moi, à trop vouloir ratisser large, il en a
perdu la puissance du message universel que semblait transmettre le livre…
Nous sommes donc dans un univers
ravagé par la faim (HUNGER games), la violence, c’est un état policier dans laquelle
est censé régner une pression dictatoriale constante.
Le film pourtant nous montre,
dans la première partie de l’histoire qui se passe dans le District 12 (le plus
pauvre), des adolescents beaux, en
forme, qui chassent, pêchent (…nature et traditions bref le rêve de Nihous),
qui ne semblent pas si tristes que ça mis à part qu’ils stressent un peu quand
même de se faire déchiqueter devant les caméras d’un jeu de téléréalité…
L’univers est édulcoré, il n’a pas d’odeur, pas de grain, pas de personnalité… Malheureusement on oublie une fois encore de travailler les personnages et leur tiraillement face à l’immoralité d’un système qu’ils ont complètement digéré pour certain… (qui vomira le premier ?). Mention spéciale tout de même pour le travail sur le personnage d'Haymitch incarné par le très bon Woody Harrelson. (No Country for Old Men, Zombiland et Tueurs Nés)
L’univers est édulcoré, il n’a pas d’odeur, pas de grain, pas de personnalité… Malheureusement on oublie une fois encore de travailler les personnages et leur tiraillement face à l’immoralité d’un système qu’ils ont complètement digéré pour certain… (qui vomira le premier ?). Mention spéciale tout de même pour le travail sur le personnage d'Haymitch incarné par le très bon Woody Harrelson. (No Country for Old Men, Zombiland et Tueurs Nés)
Tout est véritablement trop lisse
dans ce film (volonté que les jeunes puisse venir le voir à partir de 12ans) ce
qui dénature en grande partie l’atmosphère de contestation face à l’ignominie et
l’injustice que devait receler le livre.
Et pour preuve la plus évidente, là ou Fukasaku allait, dans Battle Royal (concept similaire et opposé à la fois) au bout du bout de la violence comme vision nihiliste de l’âme humaine engagée dans la survie, Gary Ross signe des scènes de carnage dignes de petit poney contre la méchante sorcière… En effet, tout est fait (sûrement pas une deuxième équipe abreuvée aux codes combat de The Bourne Ultimatum) pour que le spectateur ne soit pas choqué par le sang, l’horreur ou la violence du combat à mort entre ces jeunes gens (on ne voit rien, les morts semblent apaisés, voire endormis etc…).
Et pour preuve la plus évidente, là ou Fukasaku allait, dans Battle Royal (concept similaire et opposé à la fois) au bout du bout de la violence comme vision nihiliste de l’âme humaine engagée dans la survie, Gary Ross signe des scènes de carnage dignes de petit poney contre la méchante sorcière… En effet, tout est fait (sûrement pas une deuxième équipe abreuvée aux codes combat de The Bourne Ultimatum) pour que le spectateur ne soit pas choqué par le sang, l’horreur ou la violence du combat à mort entre ces jeunes gens (on ne voit rien, les morts semblent apaisés, voire endormis etc…).
En témoigne un film complètement schizophrène
puisque son fond voudrait révolter tandis que sa forme tente de nous faire
passer la pilule… Une déception donc, pour quiconque voulait être bousculé,
choqué, désorienté comme on l’est devant Battle Royal, ou Fall Out…
Bref, un film, certes regardable,
mais mou et édulcoré qui a (évidement et malheureusement) trouvé son publique…
Donc si vous cherchez du Survival,
du vrai, ce n’est pas ici que vous en trouverez car dans Hunger Games, on ne
survit pas, on se promène, on fait un peu la gueule quand on doit tuer quelqu’un
et on se lave la minuscule tache de sang sur la main pour montrer que « bah
c’est quand même traumatisant quoi… comment ? vous ça vous fait rire ? »
Un film sans âme donc, sans cœur et sans tripes, puisque tandis que je prône un cinéma viscérale dans mon coin, des millions de spectateurs à travers le monde encense cette adaptation fantôme...
Bon alors, allez vous mater Battle Royal, La Colline a des Yeux, l’Armée des Morts ou Hostel 2 (véritables survivals qui cumulent certes de nombreux défauts mais qui sont de véritables œuvres touchant nos émotions) et laissez Hunger Games aux gamines de 12ans puisqu’apparemment c’est la cible de la Warner... (oui je suis aigri et j'ai pas 20ans)
Triste nouvelle pour le cinéma de genre.
Un film sans âme donc, sans cœur et sans tripes, puisque tandis que je prône un cinéma viscérale dans mon coin, des millions de spectateurs à travers le monde encense cette adaptation fantôme...
Bon alors, allez vous mater Battle Royal, La Colline a des Yeux, l’Armée des Morts ou Hostel 2 (véritables survivals qui cumulent certes de nombreux défauts mais qui sont de véritables œuvres touchant nos émotions) et laissez Hunger Games aux gamines de 12ans puisqu’apparemment c’est la cible de la Warner... (oui je suis aigri et j'ai pas 20ans)
Triste nouvelle pour le cinéma de genre.